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Rimbaud - Verlaine Théâtre musical au Théâtre du Gymnase

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" Un poète porte en lui son œuvre et elle jaillit sous une forme ou une autre quelque soit le décors »…


On ne présente plus l’incarnation de la bohème : Arthur Rimbaud ni son amant Paul Verlaine qui nous ont laissé en héritage parmi les plus beaux poèmes de la langue française.
Pierre Cardin leur consacre, au théâtre du Gymnase jusqu’au 19 janvier 2020, une pièce de théâtre musicale sobrement intitulé « Rimbaud Verlaine ».


Quand on entre dans la salle on a l’impression d’assister à la fin d’une répétition.
Une danseuse semble travailler sa chorégraphie puis quelques personnes vont et viennent sur le plateau.
Cette danseuse, c’est Pascale Moe Bruderer (formée notamment à la Royal Ballet School de Londres) et rapidement on comprendra qu’elle symbolise « la fée verte » (le côté très contemporain des chorégraphie qu’elle exécutent contribue fortement à l’aspect moderne général du spectacle).
Puis, progressivement, les lumières de la salle s’éteignent pour laisser place à un spectacle aussi puissant que surprenant habillé avec de magnifiques projections.


Sous nos yeux vont se dérouler la rencontre, les disputes et les amours tumultueuses qui ont scandalisés la bourgeoisie chez qui « la seule chose qui brille c’est leur argenterie » à la fin du 19ème siècle.

Ainsi Verlaine, le « poète bourgeois », a été choisi par Rimbaud.
Il va se retrouver tiraillé entre la maison familiale avec la vie à laquelle il s’était résolu et « le temple de la fée verte ».
Incapable de choisir entre « le tigre ou le gentil chien-chien » ou entre « le costume sage et l’appétit de fauve ».
Stépan Roche, également l’auteur et le metteur en scène, nous fait ressentir tout ce déchirement.
Son écriture est aussi soignée que le sujet le mérite, c’est dire !


Eric Jetner (« Cabaret », « Entrée d’Artistes », « Attention Mesdames et Messieurs », « Swinging fantasy », « The Voice, saison 7 ») donne à Rimbaud toute la puissance et la sauvagerie à cet être
« intelligemment insolent » prêt à tout pour garder à ses côtés celui qu’il considère comme le meilleur poète après lui.
Mais personne ne peut suivre cet homme « déréglé » dont l’absinthe est à la fois source d’inspiration et de destruction.


Si Mathilde Mauté, la femme de Verlaine, ne parvient pas empêcher la chute inéluctable de son époux ; le rôle permet à Marion Cador («Un toit pour 3 », « Kid Manoir 1 » et «Kid Manoir 2» , « Jack, l'éventreur de Whitechapel », « Les aventures de Tom Sawyer ») de déployer l’étendue de sa magnifique voix et la justesse de son jeu.

Quant à Eleonore Beaulieu (« Magic Story », « La vie en bleu », « Roméo & Juliette ») elle campe tour à tour la mère de Rimbaud et Stéphanie celle de Verlaine.
Elle a toute la maturité nécessaire pour ces personnages.


Enfin, Henri De Vasselot incarne lui aussi avec une justesse implacable, deux personnages : le pelletier et le juge qui condamnera Rimbaud à une peine de deux ans, alors même que la plainte a été retirée,  non pas pour un coup de révolver mais bel et bien pour ses mœurs.

De toute cette histoire, nous pourrons retenir "qu'être poète, ça ne s'explique pas, ça se chemine".
Et nous ne pouvons que vous encourager à prendre le chemin du Théâtre du Gymnase avant le 24 novembre les jeudi, vendredi et samedi à 19h ou le dimanche à 16h30."


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Artistes : Eric Jetner, Stéphan Roche, Eléonore Beaulieu, Marion Cador, Henri De Vasselot, Pascale Moe Bruderer

Écrit et Mise en scène : Stéphane Roche

Musique : Daniele Martini

Scénographie : Rodrigo Basilicati Cardin

Chorégraphie : Pascale Moe Bruderer



19/11/2019

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