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« Légère en août » Les ateliers du Contrepoint et La compagnie des bons à rien

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Ce jeudi 10 juin, nous nous sommes rendus au Dôme de Pontoise pour découvrir «Légère en Août ».
Il s’agit d’une pièce écrite par Denise Bonal en 1974 (alors même que la Loi Veil légalisant l’avortement n’était pas encore votée) qui traite, avec humour, subtilité et véracité de sujets particulièrement forts qui restent encore controversés et actuels : l’avortement et la « gestation pour autrui » mais aussi le pouvoir de l’argent.

 

C’est donc une œuvre aussi difficile que poignante que Les Ateliers du Contrepoint et la Compagnie des bons à rien ont décidé de produire avec une mise en scène simple mais très efficace signée Gabriel Yaker.

Le spectateur est invité à un réel questionnement à travers l’histoire de cinq femmes :

 

Ginette qui passe sont temps à faire le ménage comme pour se nettoyer l’esprit qui a connu déjà deux grossesses. Un personnage un peu étrange, loufoque interprété par Emeline Aelig.

 

Florence qui va se rebeller et tenter d’ouvrir les yeux des autres pensionnaires quand à l’horreur et l’injustice du système mis en place par Mademoiselle. C’est Sophie da Costa qui campe ce personnage intrépide.

 

Solange, la dernière arrivée qui n’a que 21 ans est enceinte de cinq mois après avoir rencontré un jeune étudiant Allemand qui a disparu suite à la réception d’un télégramme, est jouée par Emma Finet.

 

Dominique qui est la seule (jusqu’à son arrivée à l’institut) à vivre avec l’homme dont elle attend un enfant (mais ce dernier n’en veut pas) apparait sous les traits de Flora Giraud.

 

Enfin Minda, une jeune portugaise clandestine partie de chez elle dès l’âge de 12 ans, qui espère longtemps que son Carlos va venir la chercher avec le bébé qu’il acceptera finalement.
Emmanuelle Bouin incarne cette femme déracinée.

 

Chacune a donc son histoire et son expérience et elles n’ont en commun que le fait d’être enceintes. Elles se retrouvent ensemble dans une Institution dirigée d’une main de fer par une certaine Mademoiselle (Monique Yaker) chez qui « le mot affaire sonne terriblement bien ».
Elles veulent soit cacher leur grossesse soit simplement vendre l’enfant à un couple dès la naissance.
Dans tout les cas elles vont devoir vivre en communauté et se plier aux règles très strictes de cette maison (qui telle une famille connait des tensions, des rancœurs…) dans laquelle « il y a beaucoup de sous-entendus » et où la vie s’égraine entre disputes, confidences et rires dans la lourde chaleur d’un mois d’Août.

 

Elles ont surtout toutes signé un contrat selon lequel les enfants qu’elles attendent ne leur appartiennent pas et seront vendus dès la naissance à un couple qui attend contre une coquette somme d’argent puisque « S’il y a vendeurs, c’est qu’il y a acheteur ». 

Bien entendu ce n’est pas si simple et l’histoire tourne au drame lorsque Minda change d’avis et annonce qu’elle souhaite garder son futur enfant quitte à rembourser Mademoiselle. Cette dernière refuse évidemment car c’est un manque à gagner pour elle.

 

L’issue est tragique, brutale mais nous ne la dévoileront pas entièrement ici pour vous laisser le plaisir de la découvrir si vous lisez la pièce ou si vous avez l’occasion, à ne pas manquer, de la voir se jouer. 

En tous cas la version que nous avons vue jeudi soir est une belle réussite.
La preuve c’est qu’elle va se rejouer dès ce jeudi 17 juin au parc aux charrettes à Pontoise à 19h.
Il est même envisagé de la donner à voir dans les lycées en prolongeant la représentation par un débat.
Quand l’art s’invite dans les écoles pour éveiller les consciences et créer un dialogue c’est vraiment « mission accomplie ».
Il y a donc fort à parier que ce projet n’est encore qu’au début de son chemin et nous lui souhaitons tout le succès qu’il mérite.

 

 

Crédit Photos : Maïna Salmon

Tous droits réservés

 

 



16/06/2021

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