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Miss Saigon - Cours Florent comédie musicale

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MISS SAIGON

 

Nous sommes le samedi 12 juin et il fait assez chaud sur Paris encore plus dans la salle où nous accueillent les troisièmes année de la section Comédie Musicale du Cours Florent. Cela contribue peut-être à nous embarquer pour le Vietnam et plus précisément à Saigon...

 

Moins connue du grand publique français que «Les Misérables», cette œuvre signée par le même duo Alain Boublil pour le livret et Claude-Michel Schönberg pour la musique n’en reste pas moins un incontournable.

 

«Miss Saigon» crée en 1989 s’est joué dans le monde entier et a obtenu de nombreuses récompenses.

Plus qu’inspiré de «Madame Butterfly», l’opéra de Puccini, «Miss Saigon» raconte les derniers jours pendant lesquels les américains ont occupé le Vietnam en 1975 à travers l’histoire de la jeune Kim. Cette dernière fraîchement recrutée au Dreamland (qui est tout sauf un lieu de rêve contrairement à ce que pourrait laisser supposer son nom) va faire la rencontre de Chris Scott un GI au moment où il doit quitter le Vietnam. Ils vont tomber éperdument amoureux et de leur unique nuit d’amour naitra un enfant qui constituera un véritable passeport pour l’ingénieur (le patron du Dreamland) qui ne rêve que d’une chose : partir aux Etat-Unis pour vivre son rêve Américain.

 

C’est cette œuvre particulièrement difficile tant sur le plan musical que de l’interprétation que ces jeunes artistes nous présentent encore jusqu’à ce jeudi 17 juin.

Et comme visiblement rien ne fait peur à Alexandre Faitrouni qui les met en scène (assisté de Gaelle Brisse et Laurie Gautrey) avec toute l’imagination et le savoir faire qu’on lui connait, il s’agit même d’une adaptation en français écrite «main dans la main» avec l’auteur Alain Boublil.

 

Lors de la représentation à laquelle nous avons assisté la jeune Kim était jouée dans un premier temps par Iona Cartier puis par Clara Jacinto.

Cela peut paraître surprenant de changer d’interprète en cours de route mais l’une apporte la candeur et la fragilité du personnage au départ tandis que l’autre montre plus de détermination et de force suivant l’évolution du rôle et c’est très bien comme cela.

Maxime Ferrari était particulièrement juste, sincère et investi dans le personnage de Chris qui se voit obligé de retourner dans son pays sans pouvoir emmener Kim avec lui.

Une fois rentré, essayant en vain d’oublier l’épisode vietnamien, il construira sa vie avec Ellen.

C’est Enola Amblard qui se glissait dans la peau de cette épouse particulièrement douce et compréhensive.

 

Ce que nous n’avons pas encore dit c’est que la jeune Kim, avant d’arriver au Dreamland et d’y rencontrer Chris, avait été promise par ses parents à Thuy. Ce dernier une fois qu’il l’a retrouvée tente par tous les moyens de la récupérer. C’est Simon Barat qui jouait le rôle de cet homme se sentant trahi voire humilié. 

 

Chris a pour ami John qui va lui offrir Kim pour leur dernière nuit au Vietnam avant de le pousser à quitter Saigon. John est un agent de la Bui-Doi foundation et à ce titre il délivre un magnifique plaidoyé (pour les enfants nés des unions entre les GI et les femmes aux Vietnam) lors du solo «Bui Doi» brillamment interprété par Théo Apetogbor.

 

Enfin revenons au personnage de l’Ingénieur (qui dirige donc le Dreamland) pour préciser que Geoffrey Parkinson en dégageait toute l’ambiguïté, la mesquinerie et paradoxalement une certaine naïveté nécessaire à ce rôle dans lequel il excelle notamment lors du fameux numéro «The American Dream » que tous ceux qui connaissent «Miss Saigon» attendent impatiemment. 

 

Ce spectacle est particulièrement long.
Il y a d’impressionnantes chorégraphies (signées Clara Belenus, Julien Durand et Costel Surbeck).

Les airs sont particulièrement difficiles (le coaching vocal a été assuré par Sandrine Seubille, Emmanuel Dahl et Dominique Trottein) et ces rôles demandent une énorme force d’interprétation (cet aspect a été pris en charge par Carole Deffit).

 

 

Mais comme si tout cela ne suffisait pas nos jeunes artistes avaient en plus la contrainte du masque pour respecter les règles sanitaires. Nous ne pouvons donc que saluer la grande qualité de ce spectacle qui n’est censé n’être qu’un «travail pédagogique», une «version expérimentale». En tout cas c’était vraiment une expérience à vivre !!!

 

Crédit Photos : Maïna Salmon



16/06/2021

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